décrier

décrier

décrier [ dekrije ] v. tr. <conjug. : 7>
XIIIe; de dé- et crier
Littér. Attaquer, rabaisser dans sa réputation. calomnier, dénigrer, discréditer. Décrier qqn, sa conduite. « un air de libertinage qui les décrie auprès des personnes raisonnables » ( Sainte-Beuve). Décrier l'œuvre de qqn. critiquer, déprécier. P. p. adj. Contesté, critiqué. Une mesure très décriée. Zola « décrié injustement par ceux qui ne l'ont jamais lu » (Duhamel). ⊗ CONTR. Célébrer, louanger, 1. louer, prôner, vanter. ⊗ HOM. Décrie :décris; décrierai :décrirai (décrire).

décrier verbe transitif (de crier) Dénoncer quelqu'un, son attitude, un ouvrage comme mauvais, méprisables ; critiquer, dénigrer : Décrier ses collègues. Un livre très décrié. Autrefois, notifier par décri. ● décrier (difficultés) verbe transitif (de crier) Sens Ne pas confondre ces trois verbes. 1. Décrédibiliser, discréditer v.t. = faire perdre son crédit, sa crédibilité à. - Décrédibiliser et discréditer sont quasiment synonymes. Remarque Décrédibiliser est récent (années 1980). Décréditer (= discréditer) est aujourd'hui sorti de l'usage. 2. Décrier = critiquer, dire du mal de. → décrédibiliserdécrier (homonymes) verbe transitif (de crier)

décrier
v. tr. S'efforcer de ruiner la réputation, l'autorité de (qqn, qqch). Décrier un auteur.
Pp. adj. Une oeuvre décriée par la critique.

⇒DÉCRIER, verbe trans.
A.— Vx. Défendre par cri, le cours, l'usage de quelque chose; en partic. annoncer publiquement la dévaluation ou la suppression de certaines monnaies.
Rem. Attesté ds Ac. 1798-1878.
B.— Détruire par des paroles le crédit de quelqu'un, de quelque chose.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Nuire à la réputation de quelqu'un, lui faire perdre son autorité morale :
Mon amie, ma tendre et vertueuse amie d'il y a un mois, serait-elle un monstre! non je ne veux pas achever de m'éclairer... mère barbare, ne me décrie plus ta fille! monstres qui m'environnez (...) laissez-moi! Que j'ignore les horreurs que vous voulez me faire entrevoir!
RESTIF DE LA BRETONNE, M. Nicolas, 1796, p. 172.
Emploi pronom. Aujourd'hui il n'y a pas d'aide-naturaliste qui ne se décriât, s'il regardait la terre, l'eau, l'air et le feu comme des éléments (SAY, Écon. pol., 1832, p. 43).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose, une valeur humaine] Mettre en doute la valeur d'un objet, d'une institution, etc. Bientôt la mode vint de décrier ce qu'on avoit admiré (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 406). Chacun de ces Hippocrates criait que son élixir était le seul qui fût bon, et décriait les autres (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1530).
Proverbe. Décrier sa marchandise. Nuire, par sa propre conduite, à sa réputation, son crédit.
Emploi pronom. Deux dogmatismes qui bientôt entrant en lutte l'un contre l'autre (...) finissent par se décrier au point d'engendrer le scepticisme (COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., 1, 1829, p. 19).
PARAD. Synon. attaquer, calomnier, critiquer, dénigrer, déprécier, dire du mal de (fam.), discréditer, médire, rabattre; anton. acclamer, célébrer, exalter, louanger, louer, prôner, vanter.
Prononc. et Orth. :[], (je) décrie []. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme descrier; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Conjug. : au fut. et au cond. je décrierai(s); à comparer avec décrirai(s) (de décrire). Homon. décrie(s), décrient et décris, décrit. Étymol. et Hist. [XIIIe s. « notifier la dépréciation ou la suppression d'une monnaie » (FEW t. 2, 2, p. 1487 b)]; 1. 2e moitié du XIVe s. « crier, publier » (Grandes chroniques de France, Istoire du roy Phelippe de Valois, XI, P. Paris ds GDF.); 2. [av. 1475 « discréditer » (G. Chastellain ds LA CURNE)]; av. 1538 « dénigrer, déprécier » (P. Gringore, éd. A. de Montaiglon et Ch. d'Héricault, I, 237). Dér. de crier; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :57. Bbg. GOUG. Mots t. 3 1975, p. 262.

décrier [dekʀije] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; de 1. dé- et crier.
Littér. Attaquer, rabaisser (qqn) dans sa réputation Calomnier, dénigrer, discréditer, déprécier, médire (sur), vilipender. || Décrier la conduite de qqn. || Décrier qqn par vengeance.
1 (…) si je faisais une comédie qui décriât les hypocrites (…)
Molière, Tartuffe, 1er placet.
2 (…) toujours prêt dans la concurrence à trahir l'un, à supplanter l'autre, à décrier celui-ci, à perdre celui-là (…)
Bourdaloue, Sermon de l'Épiphanie, X, p. 127, in Littré.
3 Il m'ôtait même, autant qu'il était en lui, la ressource du métier que je m'étais choisi, en me décriant comme un mauvais copiste (…)
Rousseau, les Confessions, IX.
4 À l'heure actuelle Mirabeau ne remuerait personne, bien que sa corruption ne lui nuirait point : car présentement nul n'est décrié pour ses vices; on n'est diffamé que par ses vertus.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 268.
Décrier l'œuvre de qqn. Critiquer, déprécier.
5 Il y a des esprits naturellement si chagrins, que c'est assez pour eux qu'un ouvrage réussisse pour qu'ils le décrient.
A. R. Lesage, le Diable boiteux, XVI, p. 178.
Décrier une marchandise, un article. — ☑ Loc. fig. Décrier sa marchandise : se faire tort dans ses affaires par la mauvaise opinion que l'on donne de soi.
——————
se décrier v. pron.
Vx. Attirer sur soi le décri. Discréditer (se).
6 On se décrie beaucoup plus auprès de nous par les moindres infidélités qu'on nous fait, que par les plus grandes qu'on fait aux autres.
La Rochefoucauld, Maximes, 360.
——————
décrié, ée p. p. adj.
Cour. Contesté et critiqué; rabaissé dans sa réputation.
7 Dans la langue littéraire, les métaphores ont été tour à tour en faveur ou décriées.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, I, II, VIII, p. 78.
8 Cet homme de génie (Zola), décrié injustement par ceux qui ne l'ont jamais lu (…)
G. Duhamel, Défense des lettres, III, p. 260.
9 Institution très discutée au début et même très décriée.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 106.
CONTR. Apprécier, célébrer, exalter, louer, prôner, vanter.
DÉR. Décri.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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